par Monsieur Klaus Dellamaria
C’est à un voyage plutôt inhabituel que nous a invité Monsieur Dellamaria. En février 2005, lassé du mauvais temps genevois, il s’envole pour Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie, un pays qu’il ne connaît pas et qu’il parcourra seul, avec les moyens locaux, sans autre préparation. Il atteindra trois région : au Nord, la partie historique, autour de Maqualé, avec le Danakil, où l’on retrouva les restes de Lucy, l’ancêtre de l’humanité, Axoum et ses stèles antiques, Lalibela, le centre religieux, avec ses églises taillées dans les rochers. Comme l’étonnante église Saint-Georges, entièrement creusée dans le rocher, 12 m de profondeur, et 19 x 23 m, un volume énorme pour un travail fait tout à la main. Les chrétiens vivent en parfaite harmonie avec les musulmans, on voit tout le monde plongé dans la bible – spectacle étonnant que ces hommes âgés avec leur longue tunique blanche et leur grand turban.
La deuxième partie du voyage, vers l’Ouest et le lac Tana, est plus touristique. Ce lac est la plus grande réserve d’eau douce du pays, mais il est infesté de bilharziose. Quelques îles, don tune île des femmes et une île des hommes. A Bahir Dar, c’était jour de marché. Les femmes portent les charges, les hommes les précèdent, un bâton sur l’épaule, leur chargement sur un âne. A Tississat, les chutes du Nil Bleu paraissent bien modestes, avec les retenues du barrage hydroélectrique.
La dernière partie du voyage aura le parfum de l’aventure, à l’est du pays, vers Dire Dawa. Ne pouvant prendre le train des sables, qui ne roule qu’une fois par semaine, ce sera un trajet en bus. Ce train Addis Abeba – Dire Dawa – Djibouti (Ethiopie-Djibouti) a été construit sous l’impulsion d’un Suisse, le Thurgovien Alfred Ilg, qui deviendra ministre des affaires étrangères de l’Ethiopie. Dire Dawa est la capitale du trafic du khat, ce feuillage importé par les appareils d’Ethiopian Airlines, à raison de 5 à 8 tonnes par jour, sous les auspices de la SOGIK = Société Générale d’Importation du Khat. Les femmes vendent le khat, les hommes le broutent à longueur de journée, ce qui les rend apathiques. Les villages aux maisons multicolores sont encombrés, les églises sont nombreuses dans cette partie du pays à prédominance musulmane. La mosquée de Harar date de 1100, la porte de la ville fortifiée de 1550. Dernière vision de ce pays attachant, accueillant, aux 280 dialectes mais manquant cruellement de médecins (1 pour 33'000 habitants) : ces femmes attendant avec leur enfant devant la porte close du médecin.
Une approche délicate, loin des tours organisés où les touristes ne font que passer. Ici, il a fallu chercher chaque jour un hôtel, un moyen de transport, un restaurant : on découvre ainsi un pays d’une toute autre manière, beaucoup plus proche de ses habitants et de leur vraie vie.
Voyage en trois étapes: au nord, la partie historique, avec Axoum et Lalibela; à l'ouest, la partie touristique, avec le lac Tana et les chutes du Nil Bleu; à l'est, la partie aventure, vers Dire Dawa
Première partie du voyage, dans le nord du pays. Gare routière, point de départ des nouvelles caravanes
Dans le Danakil, berger surveillant son troupeau avec une kalashnikov
L'une des grandes stèles d'Axoum
L'église Saint-Georges, creusée dans le rocher, à Lalibela
Lac Tana, deuxième partie du voyage
Lac Tana: ce sont les femmes qui portent les lourdes charges
Marché à Dire Dawa, troisième partie du voyage
La vieille porte d'Harar (1550)
Petites vendeuses de khat