Ce voyage a été effectué en automne 2004, juste après le début de la retraite. Voyage culturel, en couple, dans d’excellentes conditions, de Xian jusque vers le Nord-ouest, à Urumqi, la capitale de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang.
La route de la soie a son départ à Xian, dans l’actuelle province du Shaanxi. Capitale des dynasties Qin, Han et Tang, l’empereur Qin (3ème siècle avant J.-C.) y est enterré dans un mausolée contenant plus de 6000 guerriers en terre cuite. La route de la soie a été ouverte par le général Zhang Qian au 2ème siècle avant J.-C., comme route commerciale vers l’Iran notamment. C’est par cette route que les religions, en particulier le bouddhisme et en partie le christianisme (les nestoriens) et l’islam, ont pénétré jusqu’au cœur de la Chine historique. Le voyage le montrera clairement, avec toutes les traces laissées le long de la route de la soie. Première étape, Xian, avec le fameux tombeau de l’empereur Qin, puis la grande pagode des oies sauvages, et le minaret « chinois » de la mosquée. Parfait exemple de la mixité des influences religieuses de cette ancienne capitale. La route commence. Les grottes de Maijishan, près de Tianshui. Un étroit vallon, des falaises rocheuses, et une multitude de grottes, reliées par des escaliers en bois suspendus à la roche. Des bouddhas de toutes tailles, dans les grottes, ou sculptés directement sur les parois. Des peintures sur les parois derrière les statues, parfois en très grand nombre. Ceci se répétera tout le long de la route. D’autres villes, d’autres vallons, plus ou moins cachés, d’autres figures de Bouddha dans d’autres grottes. Parfois un moine solitaire, bouddhiste, ou même taoïste, gardiens de temples déserts, visités par de rares touristes. Lanzhou et les grottes de Binglingsi, le Bouddha allongé, toujours le même sourire un peu figé sur les visages de pierre. Wuvei, avec le reconstitution de la cavalerie de bronze trouvée dans le tombeau d’un général, et plus loin, le long de la route, les restes de la Grande Muraille de Chine, simples levées de terre dans cette zone pour faire face aux hordes mongoles.
A Zhangye, le temple du Grand Bouddha abrite une statue de Bouddha couché de 35 m. de long, datant du 11ème siècle. Plus loin, le paysage est aride, presque désertique. Un troupeau de chameaux dans une plaine vide rappelle que le désert de Gobi n’est pas si loin. Les villes se succèdent de loin en loin, contraste fort de quelques bâtiments modernes, de grandes avenues, succédant aux quartiers plus traditionnels. A Jiuquan, des tombeaux des 3ème et 5ème siècles montrent d’étonnantes peintures murales, d’une grande fraîcheur et d’une belle légèreté de trait. A Jiayuguan, au milieu de nulle part, une ancien fort de la Grande Muraille, élevé au 14ème siècle par la dynastie Ming, offre une belle image de ce système défensif, beaucoup plus élaboré dans cette région, comme en témoigne aussi une partie de la Grande Muraille courant sur les crête des collines, comme dans les environs de Pékin. Plus loin, en plein désert, on se retrouve au 2ème siècle avec les ruines de Suoyang, une localité construite par les Hans de l’Ouest. Un canyon où serpente une petite rivière : les grottes de Yulin, avec d’étonnantes fresques.
A Dunhuang apparaissent des dunes de sable, et encore des grottes, les grottes de Mogao, et des sanctuaires. On retrouve même une trace de l’influence grecque dans une fresque représentant Bouddha ! La Porte de Jade, élevée sur une portion très ancienne de la Grande Muraille, date de l’époque Han (100 ans avant J.-C.). Après une nouvelle ville fantôme, Gaochang, construite en 100 avant J.-C. et détruite par les Mongols au 13ème siècle, c’est enfin l’arrivée à Turfan. Dans une dépression au milieu du désert, des vignes, du vin et des raisins secs ! Des montagnes de raisins qui sèchent au soleil. Des grottes encore, magnifiquement taillées dans une paroi rocheuse : le monastère de Bezeklik et ses peintures murales d’une grande beauté. Hélas, les plus belles d'entre elles se trouvent à Berlin!. Le minaret de la mosquée du sultan Imin, du 18ème siècle, illustre parfaitement l’influence musulmane dans cette région autonome du Xinjiang, qui cherche depuis très longtemps à se détacher de l’influence centralisatrice des Chinois. Turfan marque la fin de cette portion de la route de la soie en Chine. Depuis Urumqi, la capitale du Xinjiang, ce sera le retour vers Shangai, avec encore une halte pour visiter les grottes et monastères bouddhistes à Datong et à Longmen, en dehors de la route de la soie, qui sont également spectaculaires et fascinantes.
Un voyage riche de contrastes et découvertes des influences religieuses le long d’une route mythique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire