par Klaus Dellamaria
Pour ce voyage entrepris entre le 17 septembre et le 20 octobre 2014, et sans autre préparation qu'un guide du pays en poche, l'auteur parcourra l'Ouzbékistan dans tous les sens, utilisant le train, le taxi et la marche pour atteindre les points les plus importants.
L'Ouzbékistan a retrouvé son indépendance en 1991, après la chute de l'empire soviétique, dont il constituait l'une des républiques sœurs. Mesurant environ 1500 km d'est en ouest, et 1000 lm du nord au sud, ce fut toujours une voie de passage, notamment sur la Route de la Soie. Cette république d'Asie centrale est entourée au nord par la Kazakhstan, à l'est par le Kirghizstan et le Tadjikistan, au sud par l'Afghanistan, et à l'ouest par le Turkménistan.
L'Ouzbékistan et ses voisins
Envahisseurs et conquérants s'y succédèrent: Darius, Alexandre le Grand, Genghis Khan, les Seldjoukes, et bien sûr Amir Timour ou Tamerlan - le cruel conquérant originaire du pays lui-même.
Comme l'arrivée dans le pays se fait pratiquement toujours en atterrissant dans la capitale, c'est donc par Tachkent que commencera l'aventure.
Les sites visités lors de ce voyage
La division du récit en deux parties correspond à une sélection voulue par l'auteur, mais ne reflète pas la séquence exacte du voyage, qui se fit donc dans l'ordre suivant: Tachkent-Samarkand (train)-Boukhara (train) puis Khiva-Muniak-Urgench (taxi), Urgench-Samarkand (train de nuit), Samarkand-Termiz (train de nuit), Termiz-Shakhrisabz-Tachkent (taxi), et enfin Tachkent-vallée de Fergana (taxi).
La première partie du récit présentée ici concerne les visites à Tachkent, Samarkand, Termiz, Shakhrisabz, ainsi que Kokand et Ristan dans la vallée de Fergana.
Tachkent - La visite des points clés de la ville commencera par Khast-Imam, dans les faubourgs de la ville, un vaste ensemble regroupant mosquées, madrasas (écoles coraniques), centres religieux et mausolées.
Madrasa Barak-Hon (16e siècle)
Centre administratif du Mufti d'Ouzbékistan
Mosquée Nomozgokh-al-Boukhara, en fait le centre de formation des imams et des muftis pour l'Ouzbékistan
Enseignants du centre de formation des imams
Tellia Cheikh: la grande place au coeur de Khast Imam, avec au fond la mosquée du vendredi
Les hautes fausses fenêtres décorées servent de renforcement des murs contre les tremblements de terre
Colonnes en bois sculpté de la mosquée du vendredi
Ce bâtiment est interdit aux non-musulmans: il contient le très précieux Coran d'Osman (ou Othman ibn Affan, 3ème calife), datant de l'an 655 (mort de Mahomet: 632). Ce coran exceptionnel serait le plus vieux du monde. Il porte des traces du sang d'Osman, assassiné à Médine en 656. Il contient 353 pages en peau de gazelle. Un fac-similé est exposé à Koweit
Après avoir quitté le Khast-Imam, voici le bazar Chorsu, un marché local
Ce sont les femmes qui tiennent le portemonnaie ! Ici, une impressionnante pile de sums, la monnaie locale
Un beau sourire en or massif!
Tachkent, Place de l'Indépendance. A gauche, le Palais du Gouvernement, et à droite le Sénat
Une partie du monument aux morts de la "grande guerre patriotique" (2ème guerre mondiale). Les noms des morts ouzbèkes sont gravés sur les plaques de laiton apposées contre les murs qui entourent le site de la flamme éternelle.
La statue d'Amur Timour, ou Tamerlan, ou Gour Emir, ou encore "le boiteux", au centre de la place du même nom. Le grand conquérant ouzbèke (1336-1405) était un chef de guerre redoutable, un véritable bâtisseur d'empire, qui assit sa puissance sur la terreur et une excessive cruauté. Héros vénéré des Ouzbèkes d'aujourd'hui, il est responsables de la mort de plusieurs millions de personnes au cours de ses campagnes.
L'Hôtel Ouzbékistan, un reliquat de la période où la République Socialiste d'Ouzbékistan faisait partie de l'empire soviétique
Eglise orthodoxe de la Dormition. Les cultes chrétiens sont tolérés dans cette république essentiellement musulmane. L'Eglise Polonaise est la plus grande église catholique romaine d'Asie Centrale
La toute nouvelle Mosquée Blanche, inaugurée trois jours à peine avant le passage de l'auteur à Tachkent
Gare de Samarkand: grande et somptueuse, pour un train toutes les 2 à 3 heures
L'Hôtel Kamila, le logement à Samarkand
Bibi Khanoum: mausolée du nom d'une princesse chinoise qui l'offrit à Tamerlan. Construction: entre 1399 et 1404
Détails de la décoration somptueuse, qui résiste depuis le 15e siècle
Le petit café à proximité de Bibi Khanoum
Scène typique à la terrasse de ce café. Remarquez les espaces carrés recouverts de tapis où l'on s'assied directement sur le tapis.
Au grand marché couvert voisin: une marchande de fruits, et une sélection de pains traditionnels. Les inscriptions varient d'un boulanger à l'autre.
La grande place du Registan, la plus belle de tout Samarkand. De gauche: la madrasa Oulough Begh, au centre: la madrasa Tilla Kari, et à droite: la madrasa Shir Dor.
Le pishtak (portail d'entrée) d'Oulough Begh (1417), construite en trois ans à peine !
Sous un autre pishtak d'Oulough Begh
Madrasa Tilla Kari (1619-1636)
"Tilla Kari" veut dire recouvert d'or...
La madrasa Shir Dor, appelée aussi madrasa aux lions, ou aux tigres, d'après les figures animales représentées sur les céramiques de la façade
Dans la cour, on trouve 4 iwans (la grande voûte avec le banc où se faisait l'enseignement). Les étudiants moines vivaient dans les cellules superposées.
Les somptueuses coupoles cannelées, caractéristiques de Shir Dor
Le mausolée de Gour Emir (Tamerlan). Amir Timour fit de Samarkand sa capitale en 1369
Le pishtak extraordinaire du mausolée, tout à la gloire d'Amir Timur. Tamerlan mourut en Chine en 1405, et sa dépouille fut ramenée à Smarkand.
Plus loin dans la ville, sur une colline, la nécropole de Shah-I-Zinda - l'une des autres merveilles de cette cité fabuleuse
Parmi les mausolées de Shah-I-Zinda
Dans l'allée principale de la nécropole
Céramiques toujours aussi éclatantes après plus de 500 ans d'existence
La visite de Samarkand s'achève et il est temps de repartir tout au sud, vers la frontière afghane.
Termiz - Le train encore pour atteindre Termiz, à la frontière avec l'Afghanistan.
Le train de nuit vers Termiz
Deux contrôleurs: l'un contrôle, l'autre surveille
Les deux dames qui ont partagé leur compartiment, et leurs provisions.
A la frontière avec l'Afghanistan, un poste de contrôle. La barrière métallique court tout le long de la frontière, et on l'a surnommée le "rideau de fer" ouzbek
Renforcement militaire dans la zone frontière
L'entrée du parc "Hakim at Termizyi"
Le mausolée Kokildor (15e siècle), construit uniquement en briques
Depuis Termiz, le trajet vers la prochaine étape: Shakhrisabz, se fait en taxi sur une route rendue glissante par la pluie
La statue monumentale d'Amir Timur devant les restes de son gigantesque Palais Blanc
Une voûte reliait initialement ces deux tours, à plus de 36 mètres de hauteur. Elle s'est malheureusement effondrée, mais les restes des tours permettent de se faire une bonne idée de la complexité de cette construction sans égale en Asie Centrale
"Que celui qui doute de notre magnificence regarde nos constructions", aurait dit Tamerlan
Portraits 'habitants de Shakhrisabz
Sur la route, une "station service" locale...
Passagères du bus
Kokand - Traversée par les montagnes en bus jusqu'à Kokand.
Pour atteindre la vallée de la Fergana, le dernier obstacle à franchir est le col de Kamtchik (sur la crête en haut et au centre de la photo), à 2268 m d'altitude.
La ville de Kokand semble bien désertique
Scène de café: on palabre assis en tailleur sur les tapis des banquettes traditionnelles
La mosquée Jami de 1805 possède un hall couvert soutenu par des colonnes en bois sculpté
Détail du sommet d'une colonne en bois et des plafonds peints
La Palais du Koudoyar Khan, le dernier khan de Kokand, qui régna de 1844 à 1874.
Un bel exemple de la décoration du palais: murs recouverts de céramiques et plafonds peints à profonds caissons de bois
Carrière pour l'extraction de la glaise
La glaise est ensuite mélangée dans une sorte de bétonnière avec une quantité d'eau suffisante pour obtenir une émulsion. Cette émulsion reposera ensuite pour atteindre la plasticité recherchée pour le moulage manuel au tour
Un très jeune ouvrier sur son tour, travaillant la glaise qui deviendra plats, tasses, assiettes... Tout est fait à la main
Elaboration du décor
Les couleurs de base ont été appliquées, ces assiettes attendent la dernière couche de glaçure qui donnera brillance et éclat lors d'une dernière cuisson au four
Quelques exemples du magnifique travail des céramistes de Ristan, dans la vallée de la Fergana
Ainsi s'achève cette première partie. La prochaine présentation nous entraînera vers Boukhara et les villes du Nord-ouest du pays: Khiva, Urgench et la mer d'Aral.
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