mardi 20 décembre 2011
Séance du 13 décembre 2011
par Jean-Marc Meyer
Pendant plus de trois semaines, en septembre 2000, voyage à quatre avec un premier arrêt-visite à Chicago, puis vol vers Salt Lake City. La capitale des mormons sera le départ d’un périple en voiture de quelque 5000 km (et non pas 3000 km comme estimé à tour lors de la présentation), vers le nord avec le parc national de Yellowstone, ses geysers et sa faune sauvage, puis, à travers l’Etat du Montana, vers le Canada, en Alberta d’abord. Les beautés d’une nature très souvent inaltérée seront l’élément principal de nos découvertes, mais il faut citer aussi quelques éléments d’histoire d’un grand intérêt, comme Buffalo Jump en Alberta, où les Indiens entraînaient des troupeaux de bisons vers un chute mortelle en bas d’une falaise pour en recueillir viande et peaux, ou le parc provincial de Dinosaur, où furent découverts tant de squelettes de dinosaures. De Calgary, entrée ensuite dans les Rocheuses Canadiennes, par les parcs nationaux de Banff et de Jasper. Lacs où se reflètent les sommets rocheux ou encore enneigés, glaciers le long de la Icefields Parkway, cascades, rivières impétueuses, forêts intacts : c’est là encore la nature qui prime et s’offre en spectacle.
Jasper est un carrefour routier et ferroviaire important, même si la ville n’est qu’une modeste bourgade. Abandonnant les grandes vallées qui furent notre voie le long des Rocheuses Canadiennes, nous obliquons vers le sud-ouest pour piquer vers Vancouver. En deux jours, nous passerons de l’Alberta à la Colombie Britannique, des montagnes vierges au centre économique et puissant. Logé au fond du détroit de Géorgie, le port de Vancouver accueille tout le trafic maritime, tant de fret que de croisière. Une inoubliable ballade en hydravion nous emmènera brièvement vers les nombreux fjords qui parsèment la côte et les minuscules communautés de pêcheurs et de bucherons. Un gros ferry nous permet de traverser vers Victoria, la capitale de la Colombie Britannique, sur l’Ile de Vancouver. Atmosphère très britannique. Un nouveau ferry nous conduit ensuite vers Port Angeles, point d’entrée vers les Etats-Unis, dans l’Etat de Washington, au pied de l’imposant Parc National Olympia, quasi impénétrable pour les voitures. Quelques kilomètres encore et c’est le Pacifique, avec son puissant ressac, ses plages sauvages et vierges. L’embouchure de la Columbia marque la limite avec l’Etat de l’Oregon. C’est là aussi que s’est achevée, en 1805, la première traversée du territoire américain par la petite troupe de Lewis et Clark. Nous visiterons la reconstruction de leur point d’hivernage, Fort Clatsop. En remontant le long de la Columbia, nous quitterons ensuite l’Oregon pour nous diriger vers Seattle, dans l’Etat de Washington, but ultime de notre long périple.
Ces régions se visitent très facilement, si l’on s’en tient aux grandes routes très sûres et confortables.
On y trouve facilement logements et restaurants, mais les distances sont grandes entre eux, et en haute saison, il est impératif de réserver son logement, sous peine de devoir coucher dans sa voiture. L’immensité des espaces dilue la circulation, mais les attractions concentrent soudain les touristes ; il faut donc savoir s’arrêter aussi en dehors des « spots » incontournables pour profiter seuls (ou presque) de la beauté de cette nature sauvage. Etant situées plus au nord, ces régions sont nettement plus tempérées que les grands parcs de l’Arizona et de l’Utah (Arches, Canyonlands, Grand Canyon, Bryce Canyon, etc.) et le voyage n’en est que plus agréable.
Deux livres qui offrent un regard très direct sur les Américains, découverts au cours de longues pérégrinations en camper ou à pied :
John Steinbeck : « Travels with Charley », 1962
Peter Jenkins: “A Walk Across America”, 1979.
Le parcours terrestre: environ 5000 km, aux Etats-Unis et au Canada
Parc National de Yellowstone (Wyoming): le bassin de geisers de West Thumb
Parc National de Yellowstone: Hayden Valley
Buffalo Jump, Alberta (Canada): l'entrée du musée
Dinosaur Provincial Park, Brooks, Alberta
Lake Minnewanka, Parc national de Banff, Rocheuses Canadiennes
Hector Lake, sur Icefields Parkway, Rocheuses Canadiennes
Peyto Lake, Parc national de Banff, Rocheuses Canadiennes
Chutes de l'Athabasca, Parc national de Banff, Rocheuses canadiennes
Spirit Island, Maligne Lake, Parc national Jasper, Rocheuses canadiennes
Canada Harbour Place, Vancouver, Colombie Britannique
Région de Vancouver, excursion en hydravion
Victoria, capitale de la Colombie Britannique
Lake Crescent, Parc national Olympia, Washington, USA
Fort Clatsop, à l'embouchure de la Columbia River, point d'hivernage de l'expédition de Lewis et Clarke en 1805
Seattle, dernière étape du voyage.
mercredi 16 novembre 2011
Séance du 8 novembre 2011
Ce voyage a été effectué en automne 2004, juste après le début de la retraite. Voyage culturel, en couple, dans d’excellentes conditions, de Xian jusque vers le Nord-ouest, à Urumqi, la capitale de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang.
La route de la soie a son départ à Xian, dans l’actuelle province du Shaanxi. Capitale des dynasties Qin, Han et Tang, l’empereur Qin (3ème siècle avant J.-C.) y est enterré dans un mausolée contenant plus de 6000 guerriers en terre cuite. La route de la soie a été ouverte par le général Zhang Qian au 2ème siècle avant J.-C., comme route commerciale vers l’Iran notamment. C’est par cette route que les religions, en particulier le bouddhisme et en partie le christianisme (les nestoriens) et l’islam, ont pénétré jusqu’au cœur de la Chine historique. Le voyage le montrera clairement, avec toutes les traces laissées le long de la route de la soie. Première étape, Xian, avec le fameux tombeau de l’empereur Qin, puis la grande pagode des oies sauvages, et le minaret « chinois » de la mosquée. Parfait exemple de la mixité des influences religieuses de cette ancienne capitale. La route commence. Les grottes de Maijishan, près de Tianshui. Un étroit vallon, des falaises rocheuses, et une multitude de grottes, reliées par des escaliers en bois suspendus à la roche. Des bouddhas de toutes tailles, dans les grottes, ou sculptés directement sur les parois. Des peintures sur les parois derrière les statues, parfois en très grand nombre. Ceci se répétera tout le long de la route. D’autres villes, d’autres vallons, plus ou moins cachés, d’autres figures de Bouddha dans d’autres grottes. Parfois un moine solitaire, bouddhiste, ou même taoïste, gardiens de temples déserts, visités par de rares touristes. Lanzhou et les grottes de Binglingsi, le Bouddha allongé, toujours le même sourire un peu figé sur les visages de pierre. Wuvei, avec le reconstitution de la cavalerie de bronze trouvée dans le tombeau d’un général, et plus loin, le long de la route, les restes de la Grande Muraille de Chine, simples levées de terre dans cette zone pour faire face aux hordes mongoles.
A Zhangye, le temple du Grand Bouddha abrite une statue de Bouddha couché de 35 m. de long, datant du 11ème siècle. Plus loin, le paysage est aride, presque désertique. Un troupeau de chameaux dans une plaine vide rappelle que le désert de Gobi n’est pas si loin. Les villes se succèdent de loin en loin, contraste fort de quelques bâtiments modernes, de grandes avenues, succédant aux quartiers plus traditionnels. A Jiuquan, des tombeaux des 3ème et 5ème siècles montrent d’étonnantes peintures murales, d’une grande fraîcheur et d’une belle légèreté de trait. A Jiayuguan, au milieu de nulle part, une ancien fort de la Grande Muraille, élevé au 14ème siècle par la dynastie Ming, offre une belle image de ce système défensif, beaucoup plus élaboré dans cette région, comme en témoigne aussi une partie de la Grande Muraille courant sur les crête des collines, comme dans les environs de Pékin. Plus loin, en plein désert, on se retrouve au 2ème siècle avec les ruines de Suoyang, une localité construite par les Hans de l’Ouest. Un canyon où serpente une petite rivière : les grottes de Yulin, avec d’étonnantes fresques.
A Dunhuang apparaissent des dunes de sable, et encore des grottes, les grottes de Mogao, et des sanctuaires. On retrouve même une trace de l’influence grecque dans une fresque représentant Bouddha ! La Porte de Jade, élevée sur une portion très ancienne de la Grande Muraille, date de l’époque Han (100 ans avant J.-C.). Après une nouvelle ville fantôme, Gaochang, construite en 100 avant J.-C. et détruite par les Mongols au 13ème siècle, c’est enfin l’arrivée à Turfan. Dans une dépression au milieu du désert, des vignes, du vin et des raisins secs ! Des montagnes de raisins qui sèchent au soleil. Des grottes encore, magnifiquement taillées dans une paroi rocheuse : le monastère de Bezeklik et ses peintures murales d’une grande beauté. Hélas, les plus belles d'entre elles se trouvent à Berlin!. Le minaret de la mosquée du sultan Imin, du 18ème siècle, illustre parfaitement l’influence musulmane dans cette région autonome du Xinjiang, qui cherche depuis très longtemps à se détacher de l’influence centralisatrice des Chinois. Turfan marque la fin de cette portion de la route de la soie en Chine. Depuis Urumqi, la capitale du Xinjiang, ce sera le retour vers Shangai, avec encore une halte pour visiter les grottes et monastères bouddhistes à Datong et à Longmen, en dehors de la route de la soie, qui sont également spectaculaires et fascinantes.
Un voyage riche de contrastes et découvertes des influences religieuses le long d’une route mythique.
mercredi 26 octobre 2011
Séance du 11 octobre 2011
Inde du Sud
Par Heinz Widmer
Avec sa présentation de l’Inde du Sud, Heinz Widmer nous a entraînés dans un vaste périple de Mumbai (ex-Bombay) au nord jusqu’à la pointe sud du sous-continent. Grand connaisseur de l’Inde, où il a travaillé déjà dans les années 66 et 67 comme médecin à l’hôpital tibétain de Dharamsala, il a depuis conservé de multiples contacts au gré de diverses missions. Au début de 2011, il s’est engagé dans un impressionnant voyage de quelque 3600 km, traversant divers états de l’Inde, passant des plus grandes villes aux campagnes les plus profondes. On retrouve sa connaissance du pays dans sa façon de sélectionner les sujets de ses photos et le découpage de sa présentation. Malheureusement, sa grande ambition n’a pas pu trouver toute sa place dans les limites d’une seule présentation, et plusieurs de ses auditeurs ont dû se sentir un peu frustrés quand il a finalement été contraint de s’arrêter à cause de l’heure tardive.
Fortement structurée en grands chapitres, sa présentation s’est voulue essentiellement thématique plutôt que suivant la chronologie de son voyage. Commençant avec un regard presque attendri sur de beaux visages du 3ème âge, d’où émanent soit une impression de grande force morale, soit l’intensité de la dévotion religieuse, il poursuit avec quelques précisions utiles sur l’Inde d’aujourd’hui (la signification du drapeau indien, la taille de la population – 1.2 milliards d’habitants, soit 150 fois celle de la Suisse, la superficie – 80 fois celle de la Suisse, la variété des religions, avec une prédominance des Hindous (80%), le nombre de langues parlées – 18 langues officielles).
Son thème suivant est une brève évocation de son expérience de 1966-1967 comme médecin de la Croix-Rouge dans l’hôpital des Tibétains réfugiés à Dharamsala. L’occasion de voir une photo du jeune Dalai Lama.
Vient ensuite la description du voyage de janvier-février 2011, qui traversera quatre états : le Maharashtra (Mumbai) – le plus au nord, le Karnataka, le Kerala et le Tamil Nadu, le plus au sud. Quelques vues contrastées sur le bouillonnement des villes, avec les bâtiments les plus prestigieux mais aussi les déchets qui s’accumulent un peu partout.
Mais le plus attachant de ce sous-continent est ailleurs que dans ces villes. Il est d’abord dans ses habitants et dans ses paysages. Portraits d’enfants et d’adolescents, si nombreux et si pleins de promesses : la moitié du pays a moins de 25 ans. Diversité des visages, des costumes, des sourires ou au contraire des mines déjà si sérieuses. Pour les paysages, quelques rappels utiles : il n’y a pas que des vastes plaines plus ou moins désertiques, mais aussi des régions tourmentées qui font penser à certains paysages de l’Ouest américain, et des zones plus fraîches, en altitude, où depuis très longtemps les cultures de thé recouvrent le sol d’un tapis dense au vert soutenu.
Pour terminer, une galerie de portraits dédiée à la beauté féminine. Comme pour les enfants et les adolescents, on retrouve des visages graves, mais aussi des visages éclatants de sourire, les drapés incroyablement beaux des saris aux couleurs affirmées – une approche sensible de quelques-unes de ces femmes de l’Inde, les plus jeunes et les moins jeunes.
Près de la moitié de la présentation n’a pas pu être montrée. Il reste vraiment de quoi faire une seconde séance.
Le parcours effectué: 3590 km !
Un troisième âge d'une belle intensité
Le jeune Dalai Lama à Dharamsala en 1966
Toute l'insouciance de la jeunesse
Un visage jeune et grave
Mumbai: la gare Victoria
mardi 4 octobre 2011
Séance du 13 septembre 2011
Voyage dans la Chine du Sud – Guangxi
Par Madame Romana Petrini
Mme Petrini connaît très bien la Chine, où elle a vécut plusieurs années et où elle retourne régulièrement. Dans le cadre de l’ONG « Couleurs de Chine » (www.couleursdechine.org), elle soutient une jeune chinoise de la minorité Miao (ou Dong). Le but de son voyage effectué en automne 2010 était notamment de rendre visite à sa filleule, dans un petit village reculé de la province du Guangxi, à Danian. Après quelques jours à Pékin pour se ré acclimater à la Chine et visiter notamment la Cité Impériale, par chance dans un moment de grand calme, départ au Sud en avion, jusqu’à Guilin, capitale touristique de cette province. Une mini croisière sur la rivière Lijiang est l’occasion de revoir les sublimes paysages karstiques qui inspirèrent tant de poètes chinois. Mais ensuite, c’est l’aventure qui commence. Mme Petrini est seule pour ce voyage avec les moyens locaux vers un village reculé inatteignable par les transports publics. Après un premier parcours en bus et en taxi, il faut franchir une rivière sur un petit bateau. Une guide chinoise de l’ONG l’accompagnera depuis là vers Danian. Progression sur des routes de montagne, le long des nombreuses rizières en terrasses – la vraie merveille de cette région montagneuse où le temps est souvent très pluvieux.
Carte de la région autonome du Guangxi, avec le parcours depuis Guilin vers Longsheng, Sanjiang, Danian et Zhile, puis retour vers Liuzhou.
Région autonome du Guangxi. Petite croisière sur le fleuve Lijiang, près de Guilin, avec la vue traditionnelle sur les montagnes karstiques
Danian : la rivière au petit matin
A peine arrivée à Danian, il faut repartir, cette fois vers Zhile, le village de Baiji, la jeune fille qui, grâce au soutien de Mme Petrini, peut suivre une formation et ainsi s’assurer un avenir dans une région où les femmes s’émancipent en lançant de petites entreprises, notamment de couture. Accueil par toute la famille. C’est l’occasion de tuer un canard pour fêter cette arrivée et de faire un copieux repas avec toute la famille, la guide et le chauffeur. Après quelques jours, départ vers un autre village isolé, Liangzhai, où un couple de Français, qui s’est joint à la petite expédition, soutient une fillette beaucoup plus jeune. Le maître d’école du village montre fièrement le préau de son école, goudronné grâce à l’ONG. L’approche des villageois est facilité par la guide, et c’est l’occasion de découvrir les intérieurs de ces maisons en bois, sans cheminée, où le feu qui chauffe et la maison en hiver et les plats de la cuisine tout au long de l’année est à même le sol, sans aucune vraie protection. Les incendies sont fréquents et dévastateurs. On comprend, en voyant les visages souriants des enfants et des villageois, pourquoi ces minorités sont si attachantes. (On peut signaler que les Chinois voisins de Clint Eastwood dans son réent film « Gran Torino » sont eux aussi des Dongs : ils vivent en étroite communauté et portent des habits chatoyants pour les jours de fêtes où les repas sont si importants).
En route vers le village de Zhile, vue sur les rizières en terrasses à divers degrés de maturation, avec les canards sur les sentiers et les meules de paille formées sur leur arbre
Zhile : une rue typique, avec les maisons en bois accrochées à la pente, construites sur pilotis avec des sapins « de 18 ans » (plantés à la naissance d’un enfant et coupés à sa majorité pour construire sa maison)
Accueil : la famille de la filleule prépare le repas de fête, pour lequel on a tué un canard
La filleule d’un couple français à Liangzhai, toute absorbée par la lecture du livre qu’elle vient de recevoir
Retour ensuite par la route (taxi et bus) vers Liuzhou, deuxième ville en importance du Guangxi, pour prendre l’avion vers Pékin. Petite exploration de l’aspect le plus contemporain de la capitale, avec ses constructions extraordinaires, comme les stades olympiques du « Nid d’Oiseau » et du « Cube d’eau », la tour incroyable de la télévision chinoise CCTV, le Théâtre National, le Musée d’Art Moderne MOMA, entre autres. Une mention particulière est faite pour les constructions de SOHO (Small Office Home Office) dans le quartier neuf de Sanlitun, un concept développé par un philanthrope chinois pour favoriser l’éclosion et le développement de petites entreprises.
Retour dans le Pékin d’aujourd’hui : un bâtiment SOHO (Small Office Home Office) construit par un philanthrope chinois dans le quartier de Sanlitun à Pékin
En résumé, une occasion rare de voir la Chine autrement qu’avec les guides officiels des groupes touristiques des grandes agences. Une présentation parfaitement dans l’esprit de découverte de notre Atelier Reportages !
samedi 18 juin 2011
Séance du 14 juin 2011
par Monsieur Klaus Dellamaria
C’est à un voyage plutôt inhabituel que nous a invité Monsieur Dellamaria. En février 2005, lassé du mauvais temps genevois, il s’envole pour Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie, un pays qu’il ne connaît pas et qu’il parcourra seul, avec les moyens locaux, sans autre préparation. Il atteindra trois région : au Nord, la partie historique, autour de Maqualé, avec le Danakil, où l’on retrouva les restes de Lucy, l’ancêtre de l’humanité, Axoum et ses stèles antiques, Lalibela, le centre religieux, avec ses églises taillées dans les rochers. Comme l’étonnante église Saint-Georges, entièrement creusée dans le rocher, 12 m de profondeur, et 19 x 23 m, un volume énorme pour un travail fait tout à la main. Les chrétiens vivent en parfaite harmonie avec les musulmans, on voit tout le monde plongé dans la bible – spectacle étonnant que ces hommes âgés avec leur longue tunique blanche et leur grand turban.
La deuxième partie du voyage, vers l’Ouest et le lac Tana, est plus touristique. Ce lac est la plus grande réserve d’eau douce du pays, mais il est infesté de bilharziose. Quelques îles, don tune île des femmes et une île des hommes. A Bahir Dar, c’était jour de marché. Les femmes portent les charges, les hommes les précèdent, un bâton sur l’épaule, leur chargement sur un âne. A Tississat, les chutes du Nil Bleu paraissent bien modestes, avec les retenues du barrage hydroélectrique.
La dernière partie du voyage aura le parfum de l’aventure, à l’est du pays, vers Dire Dawa. Ne pouvant prendre le train des sables, qui ne roule qu’une fois par semaine, ce sera un trajet en bus. Ce train Addis Abeba – Dire Dawa – Djibouti (Ethiopie-Djibouti) a été construit sous l’impulsion d’un Suisse, le Thurgovien Alfred Ilg, qui deviendra ministre des affaires étrangères de l’Ethiopie. Dire Dawa est la capitale du trafic du khat, ce feuillage importé par les appareils d’Ethiopian Airlines, à raison de 5 à 8 tonnes par jour, sous les auspices de la SOGIK = Société Générale d’Importation du Khat. Les femmes vendent le khat, les hommes le broutent à longueur de journée, ce qui les rend apathiques. Les villages aux maisons multicolores sont encombrés, les églises sont nombreuses dans cette partie du pays à prédominance musulmane. La mosquée de Harar date de 1100, la porte de la ville fortifiée de 1550. Dernière vision de ce pays attachant, accueillant, aux 280 dialectes mais manquant cruellement de médecins (1 pour 33'000 habitants) : ces femmes attendant avec leur enfant devant la porte close du médecin.
Une approche délicate, loin des tours organisés où les touristes ne font que passer. Ici, il a fallu chercher chaque jour un hôtel, un moyen de transport, un restaurant : on découvre ainsi un pays d’une toute autre manière, beaucoup plus proche de ses habitants et de leur vraie vie.
Voyage en trois étapes: au nord, la partie historique, avec Axoum et Lalibela; à l'ouest, la partie touristique, avec le lac Tana et les chutes du Nil Bleu; à l'est, la partie aventure, vers Dire Dawa
Première partie du voyage, dans le nord du pays. Gare routière, point de départ des nouvelles caravanes
Dans le Danakil, berger surveillant son troupeau avec une kalashnikov
L'une des grandes stèles d'Axoum
L'église Saint-Georges, creusée dans le rocher, à Lalibela
Lac Tana, deuxième partie du voyage
Lac Tana: ce sont les femmes qui portent les lourdes charges
Marché à Dire Dawa, troisième partie du voyage
La vieille porte d'Harar (1550)
Petites vendeuses de khat