Argentine
Par Klaus Dellamaria
En accord avec le style de voyage auquel il nous a habitués, Klaus Dellamaria nous entraîne, seul et aventureux, vers l’Argentine, pays immense (2'780'000 km2, le 8ème mondial pour sa superficie) et relativement peu peuplé (42 millions d’habitants, et seulement le 165ème mondial pour sa densité de population : 14 habitants au km2). Inutile de dire que pour voyager dans ce pays, seul l’avion permet parcourir les distances entre la capitale Buenos Aires et les autres villes d’Argentine. Cette carte montre le parcours réalisé en 2000 : Buenos Aires, Trelew (province de Chubut), Rio Gallegos, pour atteindre les parcs de la Cordillère des Andes, puis Ushuaïa à l’extrême sud, avant de remonter vers Cordoba puis Salta, dans le Nord-Ouest du pays.
Buenos Aires.-
La découverte de Buenos Aires commence par une promenade sur l’Avenida del
Julio – la plus large avenue du monde (60 m). Puis c’est le Teatro Colon,
l’immense salle de concert et d’opéra aux 4000 places et 16 étages de balcons, où
se sont produits les plus grands artistes d’opéra. La Casa Rosada est la maison
du gouvernement, avec son balcon d’où Eva Peron s’adressait à la foule ;
un soldat en uniforme d’apparat monte toujours la garde. Les restaurants sont
une vraie découverte, avec leurs steaks de 200 à 500 g, grillés sur place. Les
accompagnements de légumes coûtent plus cher que la viande elle-même ! Le
quartier de la Boca, avec ses maisons très colorées, est célèbre à Buenos
Aires, car c’est ici que le tango vit le jour. Enfin, l’Argentine étant un pays
où l’on aime beaucoup les chevaux, rien d’étonnant à ce que les policiers
patrouillent à cheval dans les parcs.
Avenida del Julio
Teatro Colon
La viande est à l'honneur dans les restaurants
Le quartier très coloré de Coca, berceau du tango
Patrouille policière à cheval
Province de Chubut.
– Après un vol de l’aéroport domestique de Buenos Aires vers Trelew, la
capitale de la province de Chubut, le voyage se poursuit par deux excursions
depuis la ville de Puerto Madrine. Au-delà des plages, ce fut l’occasion
d’observer dans l’Atlantique des orques et des baleines à bosse avec leur petit
baleineau, ou encore, à Valdez, des cohortes de lions de mer et d’otaries. En suivant
la piste rocailleuse vers Punto Tumbo, on atteint une colonie de manchots de
Magellan qui font leur nid dans les creux d’un sol dur et rugueux. Ces petits
animaux (55 cm de haut) ne sont pas du tout farouches, voire même espiègles
avec le visiteur, et les mères prennent grand soin de leur progéniture.
Puerto Madrine
Baleine à bosse avec son baleineau
Sur la plage de Valdez, colonie d'éléphants de mer et d'otaries
La route vers Punto Tombo est assez rustique...
Les manchots de Magellan font leur nid dans des creux du rocher
Patagonie.
– Un vol vers Rio Gallegos permet d’atteindre la région très inhospitalière de
la Patagonie et les grandioses parcs nationaux qui donnent accès à des paysages
sans comparaison. Des propriétés immenses entourent le Lago Argentino, où l’on
peut voir des vols de condors survoler les troupeaux de moutons. Des faucons,
moins impressionnants, attendent leur tour
pour accéder aux carcasses des agneaux victimes des condors. Plus loin,
vers le Lago Videma, se trouve le Parque de los Glaciares, où le fameux glacier
Perito Moreno (195 km2) vient se terminer dans un lac d’un bleu
intense. Le spectacle des chutes de pans entiers du glacier dans le lac est
impressionnant, sur une bande de 4 km de large et de 70 m de haut. L’affaissement
de ces masses de glace bleue est assourdissant. C’est un des musts de toute
visite en Argentine ! Retour vers le petit village d’El Chalten, en route
vers le massif du Fitz Roy, autre point magique de cette Patagonie riche en
paysages absolument uniques. Contact le long de la route avec les habitants de
ces zones isolées, puis logement dans l’unique hôtel loin à la ronde, le
Patagonia. De là, marche avec un petit groupe de trois randonneurs vers le pied
de la Cordillère des Andes et le groupe du Fitz Roy. Le spectacle de ces pics
de rochers enneigés : le Mocho, le Cerro Torre, le Techado Nero, et enfin
le Fitz Roy lui-même, est somptueux. Le retour seul vers l’hôtel, sans GPS et
sans carte suffisamment détaillée est délicat – mais réussi ! Vol ensuite
vers l’extrême sud du pays : Ushuaïa.
Le glacier Perito Moreno
Face au Fitz Roy
La petite maison dans la prairie
Des habitants heureux d'avoir une visite
Au Lago Torre, face à la montagne
Le pic du Cerro Torre émerge des nuages
Le Fitz Roy
Un dernier regard sur un paysage extraordinaire
Ushuaïa. –
La Terre de Feu, le Canal de Beagle, des noms qui évoquent l’ultime pointe du
continent et la lutte pour vivre dans ces lieux difficiles. La petite ville au
pied du glacier Martial reflète bien ce mode de vie, tournée vers la mer, avec
ses bateaux plus ou moins vaillants, dans la lumière intense et orangée d’un
soleil rasant en fin de journée. La joie pour le photographe ! Il faut
dire qu’en ce mois de décembre, le jour dure de 5 h à 23 h… Une balade dans le
Parc National de la Terre de Feu, paradis des ornithologues, permet de
découvrir des oiseaux en abondance, comme les oies bernaches, par exemple. La
promenade s’achève sur la rive du Canal de Beagle, que dominent les derniers
sommets de la Cordillère des Andes. Cette visite au bout du monde s’achèvera
par une excursion en mer avec un ancien caméraman de la Calypso, le bateau du
Commandant Cousteau. Sur son « Tres Marias », en route vers la
surprenante Isla des Lobos (l’île des loups), surpeuplée de manchots et de
cormorans. Dernières visions d’une nature encore vierge, où la vie éclate
partout malgré des conditions qui deviennent terribles dès le retour d’un long
hiver austral.
Ushuaïa et le glacier Martial
Soleil couchant
Oui ! KD était bien au bout du monde !
Un chemin peu engageant
Oie bernache
Le Canal de Beagle
En route sur le Tres Marias avec Hector Monsalve, un ancien de la Calypso du Commandant Cousteau
Isla dos Lobos - paradis des manchots et des cormorans
Salta. – Un
long vol (3500 km en 5 heures) pour remonter vers le Nord-Ouest de l’Argentine,
dans la région de Salta, au pied des Andes. Survol des « salars »,
vastes étendues de sel et, pour meubler le temps du vol, discussion avec une voisine,
« professoressa » à l’université de Salta, qui va être d’une aide
très précieuse pour la poursuite du voyage. Fondée par les Espagnols, Salta a
conservé bien des marques de ce passé, avec de très beaux bâtiments et églises
d’un blanc intense contre un ciel d’un bleu presque violent. Le cabildo
historico reflète bien ce que fut la grande époque coloniale du XVIème siècle.
Grâce à l’intervention de la voisine du vol Ushuaïa-Salta, il sera possible de
faire un trajet avec le « Tren a Las Nubes », le train touristique qui
avait pourtant cessé de fonctionner depuis le mois d’octobre déjà. Voyage peu
ordinaire, avec le conducteur Leonardo Galetti et Klaus Dellamaria comme seuls
passagers, en route vers San Antonio de Los Cobres ! La voie monte
constamment pour atteindre la Puna, cette région où l’oxygène commence à se
raréfier et où la végétation se limite à quelques épineux et des cactus. Le
conducteur mâche des feuilles de coca pour lutter contre la fatigue créée par
l’altitude et le manque d’oxygène. Courte nuit à 4000 m d’altitude, puis visite
de la petite ville minière, avant de prendre un bus vers Quebrada del Toro et
sa petite chapelle perdue dans la Puna. Une autre excursion intéressante,
toujours en bus : vers la Quebrada de Cafayate. Après un col on arrive
dans une petite vallée où l’on trouve de petites fermes, des stations de
police, des écoles, et des haciendas. L’une d’elles, l’hacienda
« Torino », est connue pour son vignoble. Plus loin, dans la localité
d’El Carril, découverte des salteños
, les gauchos au foulard rouge qui surveillent, regroupent et comptent les
bœufs des vastes troupeaux. Dernière excursion : au sommet du col du
Piedra del Molino, à 3'348 m d’altitude, toujours perdu dans la brume à cause d’une
bizarrerie météorologique locale. A cause de l’humidité, la route est glissante
et, à la descente, dangereuse. Au-delà. La route monte encore pour atteindre
les 4'000 m, dans la Quebrada Calchaqui. Au bord de la route, une vieille femme
qui demande une cigarette – mais la pauvre est tombée sur le seul non-fumeur de
la région ! Les grands cactus sont en fleur, et c’est avec eux que se
terminera cette présentation.
Le passé colonial espagnol de Salta
Le "Tren a las Nubes", qui roulera exceptionnellement pour KD seulement...
Petite ville minière à près de 4000 m d'altitude
Dans la Quebrada del Toro
Vers la Quebrada de Cafayate
L'hacienda Torino et ses vignobles
Gaucho au travail
Indios dans la vallée Calchaqui
La petite chapelle de Piedra del Molino - perpétuellement dans la brume
"Vous n'avez pas une cigarette, senor ?
Les cactus en fleur
Encore une fois, un voyage magnifique, loin des circuits
touristiques, avec l’œil curieux et la ténacité de Klaus Dellamaria pour
affronter seul les grands espaces peu peuplés de cette Amérique du Sud où n’étions
pas encore souvent allés. Merci !
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