Japon 2001 – De Tokyo à Hiroshima
Par Jean-Marc Meyer
(La présentation initiale programmée pour ce 13 mars, « Mexique et Guatemala » par Attilio Barenco, a dû être repoussée à une date ultérieure, l’auteur ayant malencontreusement endommagé son travail trois jours seulement avant la date prévue. C’est pourquoi la « présentation de secours » a été ressortie en catastrophe et est présentée en lieu et place de celle de M. Barenco)
En juin 2001 ont lieu à Chiba, près de Tokyo, deux congrès auquel l’auteur est allé assister. Avec un collègue suisse et son épouse, il part ensuite pour un bref voyage de découverte dont les points forts seront Tokyo, Kyoto, Hiroshima, Himeji et Nara. Difficile, en quatre jours, de faire beaucoup plus… Mais quand cette fois-ci était la troisième visite au Japon, il était possible de sélectionner quelques lieux à ne pas manquer et d’organiser un petit tour riche en histoire et en couleur locale.
Aller au Japon est un long voyage, et une escale à Singapour est une excellente manière de rompre le trajet et d’apprécier les multiples charmes de cette ville-état.
Makuhari (préfecture de Chiba), au nord-est de Tokyo, est une cité moderne où nombre d’entreprises importantes ont établi leurs quartiers et présentent leurs dernières nouveautés. Mais le vrai départ a lieu à Tokyo, avec une visite dans le quartier d’Asakusa, totalement détruit lors des bombardements incendiaires américains de mars 1945. Le grand temple d’Asakusa Kannon a retrouvé toute sa beauté. Le quartier de Ginza offre le visage habituel de l’intrication des voies de communication et des centres commerciaux créant une animation qui paraît frénétique. Départ en train à grande vitesse vers Kyoto, avec l’espoir vain de découvrir le mont Fuji, une nouvelle fois caché par les nuages.
Kyoto, ancienne capitale du Japon, recèle quelques-uns des plus beaux temples bouddhistes, shinto et zen : le Pavillon d’Or, le Pavillon d’Argent, le sanctuaire de Kiyomizu-Dera, dominant la ville, et celui, moins connu, de Daitoku-ji. Dans cette grande enceinte sacrée, ce n’est que découvertes successives de petits temples et de jardins secs de style zen, où la mer est simulée par un champ de sable très habilement ratissé et les îles par quelques blocs rocheux aux formes suggestives. La gare de Kyoto, ultramoderne, est l’œuvre de l’architecte Hiroshi Hara. Depuis le sommet du grand escalier roulant qui dessert les 11 étages du centre commercial attenant, la vue plongeante vers le hall central de la gare est tout simplement prodigieuse ! On y voit même exposé l’un des immenses chars du festival Gion Matsuri, avec ses multiples lanternes de papier, évocation impressionnante de la vitalité des traditions historiques de cette ville.
Le voyage à Hiroshima fut l’occasion de prendre la mesure de l’horreur de la destruction atomique de cette ville industrielle un certain matin du 6 août 1945. Les restes calcinés de l’ « Atomic Dome », ancien bâtiment préfectoral pour la promotion de l’industrie, dont la construction en béton a survécu à quelques centaines de mètres à peine du point zéro, sont un témoin effrayant de cette tragédie. L’Esplanade de la Paix incite à la réflexion et au recueillement, avec ses divers monuments du souvenir, alors que le Musée de la Paix permet de découvrir le calvaire des habitants et de comprendre quelque peu les effets de la bombe, par la découverte notamment de quelques objets de la vie courante marqués par le souffle et la chaleur de l’explosion.
Sur le chemin du retour, l’arrêt à Himeji pour visiter le grand Château du Héron Blanc sera une bouffée d’air frais bienvenue après les horreurs vues le matin à Hiroshima. Construit au XVIIème siècle et ayant miraculeusement survécu à tous les conflits, il est l’illustration parfaite de la science guerrière et défensive des seigneurs de l’époque. La visite des différentes terrasses, des allées protégées et la montée au sommet du grand donjon nous plongent littéralement dans le Japon des samouraïs et des shoguns. Il suffit de rêver un peu et l’on voit soudain les guerriers redoutables assurer la défense des portes, et le seigneur Ikeda Terumasa et sa cour régner depuis son trône dans la grande salle du donjon tout juste achevé en 1609...
Dernière visite : Nara, qui fut la capitale du Japon de 710 à 784, à quelques dizaines de kilomètres au sud de Kyoto. Le Todai-ji (Grand Temple du Levant) comprend notamment le Daibutsuden, la plus grande structure en bois du monde ; il abrite une statue géante de Bouddha assis, en bronze, de 18 mètres de haut ! Les daims en liberté dans le parc sont protégés par la municipalité depuis le XVIe siècle. Cette nouvelle plongée dans le long passé du Japon a marqué la fin de ce trop bref voyage. Retour vers la Suisse dès le lendemain depuis Osaka et son aéroport de Kansai, construit sur la mer.
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