mercredi 26 octobre 2011

Séance du 11 octobre 2011


Inde du Sud

Par Heinz Widmer

Avec sa présentation de l’Inde du Sud, Heinz Widmer nous a entraînés dans un vaste périple de Mumbai (ex-Bombay) au nord jusqu’à la pointe sud du sous-continent. Grand connaisseur de l’Inde, où il a travaillé déjà dans les années 66 et 67 comme médecin à l’hôpital tibétain de Dharamsala, il a depuis conservé de multiples contacts au gré de diverses missions. Au début de 2011, il s’est engagé dans un impressionnant voyage de quelque 3600 km, traversant divers états de l’Inde, passant des plus grandes villes aux campagnes les plus profondes. On retrouve sa connaissance du pays dans sa façon de sélectionner les sujets de ses photos et le découpage de sa présentation. Malheureusement, sa grande ambition n’a pas pu trouver toute sa place dans les limites d’une seule présentation, et plusieurs de ses auditeurs ont dû se sentir un peu frustrés quand il a finalement été contraint de s’arrêter à cause de l’heure tardive.

Fortement structurée en grands chapitres, sa présentation s’est voulue essentiellement thématique plutôt que suivant la chronologie de son voyage. Commençant avec un regard presque attendri sur de beaux visages du 3ème âge, d’où émanent soit une impression de grande force morale, soit l’intensité de la dévotion religieuse, il poursuit avec quelques précisions utiles sur l’Inde d’aujourd’hui (la signification du drapeau indien, la taille de la population – 1.2 milliards d’habitants, soit 150 fois celle de la Suisse, la superficie – 80 fois celle de la Suisse, la variété des religions, avec une prédominance des Hindous (80%), le nombre de langues parlées – 18 langues officielles).

Son thème suivant est une brève évocation de son expérience de 1966-1967 comme médecin de la Croix-Rouge dans l’hôpital des Tibétains réfugiés à Dharamsala. L’occasion de voir une photo du jeune Dalai Lama.

Vient ensuite la description du voyage de janvier-février 2011, qui traversera quatre états : le Maharashtra (Mumbai) – le plus au nord, le Karnataka, le Kerala et le Tamil Nadu, le plus au sud. Quelques vues contrastées sur le bouillonnement des villes, avec les bâtiments les plus prestigieux mais aussi les déchets qui s’accumulent un peu partout.

Mais le plus attachant de ce sous-continent est ailleurs que dans ces villes. Il est d’abord dans ses habitants et dans ses paysages. Portraits d’enfants et d’adolescents, si nombreux et si pleins de promesses : la moitié du pays a moins de 25 ans. Diversité des visages, des costumes, des sourires ou au contraire des mines déjà si sérieuses. Pour les paysages, quelques rappels utiles : il n’y a pas que des vastes plaines plus ou moins désertiques, mais aussi des régions tourmentées qui font penser à certains paysages de l’Ouest américain, et des zones plus fraîches, en altitude, où depuis très longtemps les cultures de thé recouvrent le sol d’un tapis dense au vert soutenu.

Pour terminer, une galerie de portraits dédiée à la beauté féminine. Comme pour les enfants et les adolescents, on retrouve des visages graves, mais aussi des visages éclatants de sourire, les drapés incroyablement beaux des saris aux couleurs affirmées – une approche sensible de quelques-unes de ces femmes de l’Inde, les plus jeunes et les moins jeunes.

Près de la moitié de la présentation n’a pas pu être montrée. Il reste vraiment de quoi faire une seconde séance.





Le parcours effectué: 3590 km !






















Un troisième âge d'une belle intensité
























Le jeune Dalai Lama à Dharamsala en 1966
















Toute l'insouciance de la jeunesse




















Un visage jeune et grave
























Mumbai: la gare Victoria


















Culture du thé dans les montagnes du Sud

























Les gens d'un village, tout simplement






























Temple et saris





















La grande beauté d'une simple paysanne

mardi 4 octobre 2011

Séance du 13 septembre 2011

Voyage dans la Chine du Sud – Guangxi

Par Madame Romana Petrini

Mme Petrini connaît très bien la Chine, où elle a vécut plusieurs années et où elle retourne régulièrement. Dans le cadre de l’ONG « Couleurs de Chine » (www.couleursdechine.org), elle soutient une jeune chinoise de la minorité Miao (ou Dong). Le but de son voyage effectué en automne 2010 était notamment de rendre visite à sa filleule, dans un petit village reculé de la province du Guangxi, à Danian. Après quelques jours à Pékin pour se ré acclimater à la Chine et visiter notamment la Cité Impériale, par chance dans un moment de grand calme, départ au Sud en avion, jusqu’à Guilin, capitale touristique de cette province. Une mini croisière sur la rivière Lijiang est l’occasion de revoir les sublimes paysages karstiques qui inspirèrent tant de poètes chinois. Mais ensuite, c’est l’aventure qui commence. Mme Petrini est seule pour ce voyage avec les moyens locaux vers un village reculé inatteignable par les transports publics. Après un premier parcours en bus et en taxi, il faut franchir une rivière sur un petit bateau. Une guide chinoise de l’ONG l’accompagnera depuis là vers Danian. Progression sur des routes de montagne, le long des nombreuses rizières en terrasses – la vraie merveille de cette région montagneuse où le temps est souvent très pluvieux.




Carte de la région autonome du Guangxi, avec le parcours depuis Guilin vers Longsheng, Sanjiang, Danian et Zhile, puis retour vers Liuzhou.




















Pékin impériale : une vue rare sur la Cité Interdite presque déserte ce jour-là



















Région autonome du Guangxi. Petite croisière sur le fleuve Lijiang, près de Guilin, avec la vue traditionnelle sur les montagnes karstiques

















Danian : la rivière au petit matin















A peine arrivée à Danian, il faut repartir, cette fois vers Zhile, le village de Baiji, la jeune fille qui, grâce au soutien de Mme Petrini, peut suivre une formation et ainsi s’assurer un avenir dans une région où les femmes s’émancipent en lançant de petites entreprises, notamment de couture. Accueil par toute la famille. C’est l’occasion de tuer un canard pour fêter cette arrivée et de faire un copieux repas avec toute la famille, la guide et le chauffeur. Après quelques jours, départ vers un autre village isolé, Liangzhai, où un couple de Français, qui s’est joint à la petite expédition, soutient une fillette beaucoup plus jeune. Le maître d’école du village montre fièrement le préau de son école, goudronné grâce à l’ONG. L’approche des villageois est facilité par la guide, et c’est l’occasion de découvrir les intérieurs de ces maisons en bois, sans cheminée, où le feu qui chauffe et la maison en hiver et les plats de la cuisine tout au long de l’année est à même le sol, sans aucune vraie protection. Les incendies sont fréquents et dévastateurs. On comprend, en voyant les visages souriants des enfants et des villageois, pourquoi ces minorités sont si attachantes. (On peut signaler que les Chinois voisins de Clint Eastwood dans son réent film « Gran Torino » sont eux aussi des Dongs : ils vivent en étroite communauté et portent des habits chatoyants pour les jours de fêtes où les repas sont si importants).







En route vers le village de Zhile, vue sur les rizières en terrasses à divers degrés de maturation, avec les canards sur les sentiers et les meules de paille formées sur leur arbre

















Zhile : une rue typique, avec les maisons en bois accrochées à la pente, construites sur pilotis avec des sapins « de 18 ans » (plantés à la naissance d’un enfant et coupés à sa majorité pour construire sa maison)















Accueil : la famille de la filleule prépare le repas de fête, pour lequel on a tué un canard



















Le repas de fête à Zhile


















La filleule d’un couple français à Liangzhai, toute absorbée par la lecture du livre qu’elle vient de recevoir




















Retour ensuite par la route (taxi et bus) vers Liuzhou, deuxième ville en importance du Guangxi, pour prendre l’avion vers Pékin. Petite exploration de l’aspect le plus contemporain de la capitale, avec ses constructions extraordinaires, comme les stades olympiques du « Nid d’Oiseau » et du « Cube d’eau », la tour incroyable de la télévision chinoise CCTV, le Théâtre National, le Musée d’Art Moderne MOMA, entre autres. Une mention particulière est faite pour les constructions de SOHO (Small Office Home Office) dans le quartier neuf de Sanlitun, un concept développé par un philanthrope chinois pour favoriser l’éclosion et le développement de petites entreprises.





Retour dans le Pékin d’aujourd’hui : un bâtiment SOHO (Small Office Home Office) construit par un philanthrope chinois dans le quartier de Sanlitun à Pékin













En résumé, une occasion rare de voir la Chine autrement qu’avec les guides officiels des groupes touristiques des grandes agences. Une présentation parfaitement dans l’esprit de découverte de notre Atelier Reportages !