mercredi 29 février 2012

Séance du 14 février 2012

Nouvelle-Zélande : Auckland et Rotorua

Par Michael P. Brown

C’est à un voyage d’une dizaine de jours effectué aux antipodes, en novembre 2005, que nous convie Michael P. Brown. Aller jusqu’en Nouvelle-Zélande demande environ 30 heures de voyage – et une forte dose de bonne volonté. Les deux îles du Nord et du Sud se situent à plus de 2000 km de l’Australie : Auckland, la capitale de l’Ile du Nord se trouve à 4 heures de vol de Sydney, et à 14 heures de vol de Los Angeles.

La Nouvelle Zélande, ancien dominion britannique, est aujourd’hui indépendante mais maintient des liens étroits avec le Royaume-Uni et avec l’Australie, sa voisine la plus proche. Elle ne s’est peuplée de Polynésiens et de Maoris qu’à partir du XIVe siècle, son histoire est donc récente. Puis vinrent les Hollandais en 1642 et le Capitaine Cook en 1768. L’Ile du Nord est appelée an langage maori « Aotearoa », qui veut dire « Pays du Long Nuage Blanc ». C’est une terre riche en manifestations géothermiques, telles que geysers, sources chaudes et volcans, en activité ou momentanément éteints. L’Ile du Sud possède de grands glaciers et jouit d’un climat nettement plus froid. La population totale de Nouvelle-Zélande est d’un peu plus de 4 millions, dont environ 75 % sont d’origine européenne.

Rotorua, située à quelque 250 km au Sud-est d’Auckland, la capitale de l‘Ile du Nord, est une cité connue principalement pour ses sources chaudes et ses geysers : on en compte plus de 65. Le geyser nommé « Ecume du Prince de Galles » en est le plus fameux. Rotorua est aussi un centre culturel et religieux pour les Maoris, qui ont l’habitude de se réunir dans des « tikis », sortes de maisons communales. Dans les années 1880-1890, une station thermale s’est développée à Rotorua. Les magnifiques bâtiments de l’époque ont été soigneusement conservés et l’on y trouve un spa (Polynesian Spa) d’un très grand luxe. – Du fait de l’éloignement de la Nouvelle Zélande, une flore et une faune indigènes se sont développées et ont été préservées, comme les forêts de fougères, la fougère ayant d’ailleurs été choisie comme emblème national (Air New Zealand, équipe de rugby).

Taupo est au cœur d’une région volcanique et forme la limite occidentale de la « ceinture de feu » du Pacifique. Les éruptions volcaniques y sont peu fréquentes, mais très importantes. On y trouve par exemple la « Champagne Pool », un bassin d’eau de couleur rose d’une température de 73 à 75 °C. Le lac Taupo, le plus grand de Nouvelle-Zélande, s’est formé sur une caldera résultant de la gigantesque éruption d’un ancien « super volcan », il y a plus de 20'000 ans. Dans la région, on trouve aussi une station de ski dans un parc national, sur le Mont Ruapehu, à plus de 3000 m d’altitude. Le hic : cette station de ski est située sur un volcan, dont la dernière éruption, d’une durée de 6-7 mois, date de 1996 ! Cette région montagneuse fut le lieu de filmage de la plupart des extérieurs de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Le fleuve Waikato, qui donne son nom à cette région administrative, forme peu après sa sortie du lac Taupo de magnifiques chutes, auprès desquelles se situe un hôtel de grand luxe, Huka Lodge, halte privilégiée des voyageurs de marque, y compris la famille royale britannique.

Après ce parcours vers quelques lieux emblématiques de l’Ile du Nord, retour vers la capitale, Auckland. La ville s’étend sur une surface aussi grande que Londres, mais avec seulement 1/10 de la population londonienne. C’est la plus grande ville avec une population polynésienne. La Sky Tower est la signature de la ville, où il reste cependant quelques beaux vestiges urbains de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, un peu comme en Australie. Avec son Harbour Bridge, ses nombreux golfes autour desquels s’étend la ville, ses ferries, Auckland ferrait un peu penser à Sydney. En raison de la grande étendue de la ville pour une relativement faible population, le moyen de transport privilégié reste l’automobile. Il en va de même pour le tourisme : le meilleur moyen de visiter les deux îles est certainement la voiture, ou le camping car.

Après ce long aperçu de l’Ile du Nord, on ne peut qu’avoir le désir de parcourir plus longuement les deux Iles, pour y goûter le calme de leurs paysages et la liberté que confèrent leurs vastes espaces peu peuplés.



Nouvelle-Zélande: Ile du Nord, avec

Auckland
Rotorua
Lac Taupo
Mont Ruapehu















Rotorua: Geyser "Ecume du Prince de Galles"























Maori et tiki (maison communale)








































Rotorua: Station thermale créée à la fin du XIXème siècle




















Rotorua: le Polynesian Spa, avec un bassin d'eau à 41°C


















Zone volcanique du Lac Taupo: Champagne Pool, avec une eau à plus de 70°C





















Lac Taupo




















Station de ski à 3000 m d'altitude, sur le volcan du Mont Ruapehu, dont la dernière éruption date de 1996


















Mont Ruapehu



















Huka Lodge - un hôtel de grand luxe le long du fleuve Waikato

























Auckland: le port



















Quelques vestiges historiques (fin XIXe, début XXe siècle) dans les rues d'Auckland





mercredi 1 février 2012

Séance du 10 janvier 2012

Myanmar – Le pays des mille et une pagodes

Par Klaus et Rita Dellamaria

Effectué en avril 2002, ce voyage de trois semaines au pays des pagodes a donné lieu à un récit et des photos d’une grande variété. Comme à son habitude, le couple Dellamaria s’est lancé avec en poche seulement leurs billets d’avion et un bon guide de voyage. Toute l’organisation des déplacements s’est faite sur place, avec les moyens locaux. Un excellent moyen d’être proches de la population et de partager son mode de vie.

Ce qui frappe, c’est l’abondance et la variété des pagodes, dans des états variables, car certaines sont laissées en l’état, alors que les plus importantes font l’objet d’un entretien méticuleux. Alternance des crépis blancs et des feuilles d’or sur les toits des stupas, sur fond de ciel d’un bleu intense. Population aux vêtements colorés, hommes en jupe, femmes fumant de gros cigares verts, enfants travaillant avec les adultes, notamment dans les tissages de soie – une évocation vivante de ce pays perçu comme laborieux mais serein.

Le parcours s’est fait de la capitale de l’époque, Yangoon, vers le monastère de Kayktio, puis Bago, le Lac Inle, Mandalay, l’ancienne capitale, la descente d’une partie du grand fleuve Irrawady, et Pagan, où plus de 2000 pagodes de toutes tailles ponctuent une petite plaine.

Facilité de se déplacer dans cette partie du pays, même si les conditions de transport sont souvent archaïques, tant pour les bus, les taxis, ou les bateaux. Hôtels locaux simples mais accueillants, si différents de ceux des grandes chaînes internationales. Quelques éléments pittoresques ponctuent le récit, comme la montée au sanctuaire de Kayktio à dos d’homme, dans une hotte, ou en chaise à porteurs. Ou le Rocher d’Or de Kayktio, en équilibre au bord du gouffre mais retenu par un cheveu de Bouddha, et sur lequel les pèlerins placent leur offrande sous forme d’une feuille d’or. Ou encore, à Bago, le défilé des 900 moines qui chaque matin à 6 heures partent en procession à la recherche de leur nourriture, que les habitants leur fournissent sous forme de dons, en les remerciant de bien vouloir les accepter. Ou ces Bouddhas couchés, comme à la pagode Souleh de Yangoon (23 m de long), ou encore à la pagode Swemawdaw de Bago (55 m de long, sculpté il y a plus de 1000 ans et retrouvé que récemment).

Pour atteindre le Lac Inle, il a fallu prendre le train de nuit, puis un bus tombé en panne après seulement une heure de course et enfin un taxi. Mais la vue des pécheurs sur leur frêle esquif, activant leur longue pagaie avec le pied et jetant leur filet d’un geste ample, est la récompense du voyageur opiniâtre. Maisons sur pilotis, jardins flottants, monastères en bois de teck, forêt de petites pagodes à l’abandon et attendant le soutien de l’UNESCO pour leur restauration – autant de découvertes marquantes. La descente du fleuve Irrawady, la grande artère naturelle de la Birmanie, se fait sur un bateau aux ponts encombrés de familles et de paquets, dans un joyeux désordre. Mais l’arrivée à Pagan, sur une simple planche n vers la rive, en l’absence de quai, se fait au milieu des petits marchands dans l’eau jusqu’à la taille, qui offrent leur victuailles aux passagers affamés. Le site de Pagan est impressionnant : une véritable forêt de petites pagodes jaillissant des hautes herbes d’une petite plaine.

Des photos magnifiques, aux couleurs si intenses, et beaucoup de portraits de Birmans de tous âges et de toutes conditions. Une formidable invitation au voyage – mais qu’est devenu ce pays, dix ans après ?




Carte du parcours




















Pagodes à Yangoon



















Montée à la pagode de Kayktio à dos d'homme, dans une hotte


















Le Rocher d'Or de Kayktio, en équilibre, "retenu par un cheveu de Bouddha"


















Tissage de la soie à Bago




















6 heures. Défilé matinal des 900 moines de Bago, en route pour la quête de leur nourriture quotidienne












Pagode Swemadaw à Bago



















Taxi vers le Lac Inle




















Pêcheurs sur le Lac Inle



















Pagodes en attente de restauration près du Lac Inle



















Village sur pilotis et jardins flottants du Lac Inle



















A Mandalay, l'ancienne capitale de la Birmanie



















Battage de l'or pour la fabrication des feuilles d'or



















Le long du fleuve Irrawady






















Pagan - le moyen de transport des jeunes


















Une vue de Pagan et de ses nombreuse pagodes