lundi 22 novembre 2010

Prochaine séance 7 décembre 2010

La prochaine séance de l'Atelier Reportages aura lieu le

mardi 7 décembre 2010, à 17 heures,
locaux Uni3 8-10 Passage Baud-Bovy


avec le programme suivant:

"Bhoutan: Cérémonies bouddhiques (tantriques)"

par Mme Lily-Marie Johnson / Maître Ming Qi

Bienvenue à tous !

Séance du 9 novembre 2010


Portrait de ville : Sarajevo

Par Jean-Marc MEYER

L’auteur a effectué sa seule et unique visite à Sarajevo en juin 2009. Malgré la brièveté de cette visite, les impressions récoltées ont été suffisantes pour dresser un rapide portrait d’une ville qui a souffert le martyr pendant le siège qui dura d’avril 1992 à février 1996. Si des traces de ce siège sont encore visibles, de nombreux bâtiments et sites on été reconstruits ou réaménagés, et l’atmosphère de la ville en juin était tout à fait agréable. Le vieux quartier ottoman de Bascarsija est particulièrement pittoresque et évoque immédiatement une période lointaine et révolue, comme le ferait un musée en plein air, mais l’animation des passants, les innombrables petites boutiques lui insuffle une vraie vie, loin de celle d’un musée. Depuis ce cœur historique, la ville s’est développée le long de la rivière Miljacka, dans la cuvette formée par les collines environnantes, avec notamment la construction du quartier austro-hongrois (du temps de la domination des Habsbourg dès la fin du XIXème siècle), pour ensuite faire place tout naturellement à la ville nouvelle, Novi Grad : grands immeubles de style « république populaire », larges avenues. Le grand bâtiment du Parlement, situé dans la ville nouvelle et bombardé abondement durant le siège, a été reconstruit, alors que le très bel Hôtel de Ville, qui abritait la Bibliothèque Nationale, lui aussi bombardé, n’est qu’en cours de restauration pour l’instant. Sarajevo est aussi dans toutes les mémoires pour l’assassinat de l’Archiduc Franz-Ferdinand, héritier des Habsbourg, et de sa femme Sophie par un nationaliste serbe le 28 juin 1914. Ce qui fut l’un des prétextes pour lancer la Grande Guerre de 1914-1918 est signalé par une plaque à l’endroit même de l’attaque. Rarement une ville aura offert des impressions aussi fortes en si peu de temps.


Le vieux quartier ottoman de Bascarsija










Le tram à Sarajevo existe depuis plus de cent ans










Le long de la Miljacka, le pont romain où a eu lieu l'attentat contre l'Archiduc Freanz-Ferdinand en 1914.










La "Jérusalem des Balkans", avec dans le même quartier des églises, catholique et orthodoxe, des mosquées et une synagogue.










La mosquée de Bascarsija














Le Parlement, reconstruit après les destructions lors du siège de la ville de 1992 à 1996.









Portrait de ville : Sydney

Par Jean-Marc Meyer

Aux antipodes de Sarajevo, Sydney s’étale sous le soleil tout autour de sa baie particulièrement découpée. Protégée des guerres qui ont marqué l’Europe ou d’autres pays d’Asie, la ville semble être en perpétuelle recherche de plus de beauté, de plus de grandeur, de plus de plaisir de vivre. Les Australiens de Sydney ont le teint bronzé et reposé, comme si le travail n’était pour eux qu’une brève parenthèse dans leur existence faite de bonheurs marins et de corps à corps tendus avec la vague sur laquelle ils surfent. Cliché ? Peut-être – mais cette ville extraordinaire exhale un tel parfum de vie saine au grand air que l’on n’a plus qu’une envie : partager cette façon de vivre. C’est pourquoi, lors de ce troisième passage dans la grande métropole, en mai 2004, j’ai choisi un hôtel juste au bord de la plage mythique de Bondi, là même où est né le surf. Pas étonnant non plus que cette fois-ci, après les premiers chocs visuels des précédentes visites, j’aie opté pour quelques promenades en solitaire le long de l’océan tôt le matin, ou sur les sentiers quasi déserts qui court le long de petites criques (les « coves »), ou encore en visitant les marchés aux puces du samedi dans le quartier de Paddington ou dans la petite communauté de Balmain, isolée sur l’autre rive de Darling Harbour. Les ferries qui sillonnent la baie sont à la fois le moyen de transport des pendulaires rejoignant le centre de la ville et des touristes en quête de points de vues imprenables. Comme lors de la précédente visite en 1995, je suis retourné également dans les Blue Mountains, le « terrain de jeux » des habitants de Sydney, paradis des grands espaces vierges où il est encore si facile de s’égarer. Cette grosse semaine aux antipodes fut une expérience très riche – surtout après mes deux précédentes visites. Revenir sur des lieux visités plusieurs années auparavant m’apporte toujours des sensations plus intenses et une bien meilleure appropriation.



Bondi Beach - là même où est née la culture du surf










Surfers matinaux











Circular Quay - le point de départ de tous les ferries de Sydney










L'Opéra de Sydney - véritable icône de la ville










Darling Harbour - en plein centre ville










Blue Mountains - les "Three Sisters" et l'imposante Jamieson Valley



lundi 25 octobre 2010

Prochaines séances

La prochaine séance de l'Atelier Reportages aura lieu le

mardi 9 novembre 2010, à 17 heures, dans la salle d'Uni3 au Passage Baud-Bovy 8-10.

"Portraits de villes: Sarajevo et Sydney"

par Jean-Marc Meyer

Prochaines présentations:

7 décembre 2010: "Cérémonie au Bhoutan" par Lily-Marie Johnson
18 janvier 2011: "Volcans au Guatémala", en 3D, par Daniel Courvoisier
8 février 2011: "Calabre", par Charly Meyer et René Zwahlen
8 mars 2011: "Chamala aux Grisons", par Raymonde Wagner
12 avril 2011: "Pérégrinations andines - au Pérou", par Alain Junod

Bienvenue à tous !

Et bien sûr, consultez ce blog pour voir et revoir les comptes-rendus des présentations passées.

Séance du 12 octobre 2010

Promenade en Crète
par André Hurst

Avec cette présentation, André Hurst nous emmène en promenade à travers les sites et l’histoire de la Crète. Il illustre son propos de photos prises pendant les quelques 30 années durant lesquelles il a parcouru, professionnellement et en vacances, cette île si chère à son cœur. L’histoire de l’île s’étend du néolithique à notre ère, en passant successivement par les Minoens, les Achéens, les Doriens, la période hellénistique, les Romains, les Byzantins, les Vénitiens, les Turcs, et enfin les Grecs.









Au centre de l’île se trouve le Mont Ida. De son sommet on peut voir les deux autres sommets qui font comme les mâts d’un grand navire. On y trouve aussi la grotte considérée comme l’Antre de Zeus – le lieu même où le roi des dieux grecs serait né.
















L' "antre de Zeus" sur le Mont Ida







Un peu plus au sud se trouve le site de Gortyne, souvent comparé à Florence pour l’intense activité intellectuelle qui s’y est exercée. Parmi les ruines se trouve un Odéon, dont les parois d’un couloir sont faites avec les blocs de pierre portant le plus vieux texte de loi européen, la « reine de toutes les inscriptions » : la Loi de Gortyne.






Gortyne





La loi de Gortyne. On y stipule notamment que les filles peuvent se marier dès douze ans, une manière de les protéger.








La loi de Gortyne








La Crète a vu la culture minoenne s’éteindre avec l’éruption de Santorin en 1500 avant J.-C. C’est le moment de la disparition du palais de Cnossos, dont on ne retrouvera que quelques ruines. Parmi celles-ci, le plus ancien trône d’Europe. Le palais tel qu’on peut le voir aujourd’hui est une reconstitution de l’Anglais Evans, avec des fresques recréées par les Suisses Gilliéron.










Phalasarna



Aux Minoens succèdent les Doriens (le moyen-âge grec), qui vont fortifier quelques ports de l’île, comme à Phalasarna ou à Lato.










Lato




Les Crétois se protègent du soleil et du vent avec le traditionnel « manteli », sorte de foulard noir tissé enroulé subtilement autour de la tête.























L’histoire moderne de la Crète est marquée par la présence successive des Byzantins puis des Vénitiens. C’est une période brillante, qui verra notamment la naissance du peintre Greco et le Crétois François Portus, que Calvin engagera comme professeur de grec à l’Académie de Genève. Vient ensuite la conquête par les Turcs. Après la guerre d’indépendance de la Grèce, soutenue par le Genevois Jean-Gabriel Eynard, entre 1821 et 1828, la Crète connaît de multiples révoltes.

Le monastère orthodoxe d’Arkadi, au sud-est de la ville de Rethymnon, fut le lieu de refuge de révoltés crétois cernés par les Ottomans. En faisant sauter la poudrière de leur dernier bastion, le 9 novembre 1866, ils tueront une grande partie des assaillants ottomans. En 1898, la Crète deviendra indépendante de la Turquie. Elle sera rattachée à la Grèce en 1913.

















Eglise du monastère d’Arkadi construite par les Vénitiens en 1587





Au XXème siècle, le grand auteur grec Nikos Kazantzakis sera l’un des Crétois les plus célèbres, notamment pour son célèbre "Zorba le Grec" et pour sa non moins célèbre "Lettre au Gréco". Né à Heraklion, il mourra en Allemagne, à Fribourg-en-Breisgau. Sur sa tombe, on trouve l’épitaphe suivante :

« Je n’espère rien,
Je ne crains rien,
Je suis libre »